30 mai 2014
Ne pas laisser l’individualisme à la droite – Sandra Laugier
Article de préparation au séminaire ETAPE de juin sur l’éthique perfectionniste, individualisme démocratique et désobéissance civile
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Je voudrais proposer ici l’idée que ce n’est pas seulement, pas d’abord, sur la question du libéralisme que la gauche doit aujourd’hui prendre position, mais sur l’individualisme. Et qu’il ne faut pas laisser le monopole de l’individu, si l’on peut dire, au néolibéralisme et à certaines formes destructrices d’individualisme. On a eu trop tendance, à gauche, à abandonner ce thème de l’individualisme, pour de bonnes raisons parfois : contradiction entre le souci de l’individu et le lien social, mise en avant de l’individualisme marchand et de l’« enrichissez vous » cynique par l’actuelle majorité [à l’époque l’UMP], en aussi pour des raisons théoriques : notamment en fonction de critiques de l’individualisme méthodologique, et de l’idéologie néolibérale, qui feraient d’individus autonomes et fictifs le point d’ancrage de toute réflexion sur l’action sociale, indépendamment des liens sociaux et du bien public.
Il est courant de déplorer, par ailleurs, le processus d’individualisation qui selon beaucoup d’analystes (sociologues, historiens) caractérise la modernité et qui conduit à un recentrage de chacun sur sa vie privée, son territoire subjectif et ses intérêts particuliers. On en tire de l’individualisme une image peu flatteuse, opposée aux conceptions traditionnellement ancrées à gauche de l’intérêt collectif, de souci du commun.
– Image négative renforcée, de façon plus actuelle et anecdotique, par l’émergence, dans la vie publique et politique, de figures narcissiques caricaturant un individualisme qu’on dira faute de mieux vulgaire, la recherche du profit pour soi, et (pour ce qui concerne l’actuel président Sarkozy, auquel je pense ici, mais il n’est pas le seul) non seulement la culture effrénée d’un idéal individualiste version médiatique et « people », mais aussi l’exhibition des signes de richesse personnelle, ou de connexion à des réseaux pouvant l’alimenter.
– On ne peut oublier les critiques émergentes contre certaines stratégies de dirigeants vues comme individualistes au PS, au sens d’un oubli du collectif (comme s’il en avait jamais été autrement) ou contre l’individualisme d’un électeur ou militant devenu incontrôlable et votant en fonction d’une identification temporaire à tel ou tel.
Malgré tout, ce qui m’intéresse ici – et certainement je vais décevoir ceux qui voudraient une énième critique de la dérive individualiste en politique et chez les électeurs – est de redonner son sens à l’individualisme, et donc de distinguer parmi les individualismes : comme l’a bien dit Philipe Corcuff (1) de ne pas laisser l’individualisme à cet individualisme de droite, qui est un individualisme non seulement égoïste mais dépourvu de sens et d’idéal, sans individualité réelle, ne proposant que des idéaux stéréotypés. Il me semble, et je l’ai dit dans quelques essais antérieurs, que la gauche a eu tort de laisser l’individualisme à la droite, et que l’individualisme est prioritairement ce que nous devons redécouvrir et nous réapproprier. Je pense aussi qu’une partie du succès de Sarkozy et également à gauche de Ségolène Royal est venue d’une aspiration individualiste qui s’est exprimée dans l’élection, et qu’il ne faut ni manquer de la comprendre en déplorant le manque de sens collectif et le vagabondage de l’électeur, ni la laisser à la droite.
Il me semble aussi qu’une forme d’individualisme, que je vais essayer de présenter, est essentielle à la démocratie elle-même, et qu’elle est menacée dans toute perte de démocratie – processus qui va émerger, on peut le penser, dans les prochains mois en France, et apparaître aux yeux du public un peu comme il a progressivement émergé dans l’Amérique de Bush. Mon idée est donc qu’il faut réinventer un idéal démocratique et individualiste de gauche, parce que l’aspiration individualiste qui s’est exprimée, y compris dans l’élection, dans l’illusion de la mise en présence d’une expression authentique, celle d’un individu, l’avenir va montrer qu’elle ne répond en rien au désir individualiste d’expression démocratique singulière et d’épanouissement de chacun, mais n’est là que pour le profit d’un ou de quelques individus.
Pour un individualisme de gauche
D’un point de vue historique, comme sociologique, il est évident qu’on a assisté à un processus d’individualisation dans les sociétés occidentales, mis en évidence par des auteurs comme Norbert Elias, Anthony Giddens et plus récemment Philippe Corcuff. Que ce soit pour les revendications des droits individuels, la protection de la vie personnelle, mais pour les mouvements émancipateurs (femmes notamment, mais aussi homosexuels), un recentrage sur les intérêts individuels, voire privés, s’est opéré dans toute la modernité. On insiste souvent sur la dimension collective de tout mouvement de revendication de nouveaux droits. Il ne faut pas négliger la dimension radicalement individualiste de beaucoup de ces mouvements, leur enracinement dans une prise de position, une expression singulière, une opposition au conformisme.
L’individualisme est aussi une tradition de gauche. Marx et Engels disaient qu’il y va de « l’individu réel » dans toute description ou action sociale, et Durkheim mentionne « la règle qui nous ordonne d’être de plus en plus une personne ». Il ne s’agit pas de définir l’individu contre la société ou la règle sociale, mais de construire la démocratie même sur l’accord qu’il donne, ou non, à la société dont il fait partie, la capacité individuelle à exprimer la société et à se sentir exprimé par elle. C’est bien dans le rapport du je au nous que se définit l’individu. Durkheim distingue ainsi deux individualismes, un individualisme égoïste et un individualisme moral, ce dernier étant condition du lien social. Le sens social se constitue en portant attention à l’autre en tant que particulier, individualisé.
Une de mes références – et aussi l’une de celles du philosophe américain Stanley Cavell – est celle de la tradition de pensée américaine du XIXe siècle, de Ralph Waldo Emerson et Henry David Thoreau, théoriciens de la désobéissance civile et de la confiance en soi, bien différente de la pensée libérale américaine dont on nous rebat les oreilles, à droite comme à gauche. La redécouverte de cette pensée (encore très influente dans les mouvements contestataires anti-Bush) a un enjeu politique : la réhabilitation d’une forme radicale et critique d’individualisme.
L’intérêt pour ces penseurs est venu d’une référence linguistique et d’un travail sur Ludwig Wittgenstein : je crois qu’une réflexion sur l’individu passe par une redéfinition de ce qu’est une expression juste, une voix cohérente ; on a parfois dit que ce qui manquait au PS, y compris dans la campagne, c’est une voix : non que la candidate ait manqué de coffre ou de compétence ou de volonté. Mais il ne suffit pas de s’exprimer pour avoir une voix. La voix est indissolublement personnelle et collective, et plus elle exprime le singulier, plus elle est propre à représenter le collectif. Une voix doit alors être revendicatrice, et exprimer les autres : pas seulement parler au nom de ceux qui ne peuvent parler, idée souvent entendue dans le processus de l’élection, mais condescendante et sans avenir. On ne parle pas à la place de quelqu’un, il faut déjà être capable de parler pour soi, d’assumer la responsabilité d’une prise de parole ; de questionner aussi sa propre légitimité, ce qui a manqué à beaucoup de dirigeants socialistes toujours tenant pour acquis la légitimité et la représentativité de leur parole. La voix individuelle doit chercher sa place dans la voix collective, jusqu’à pouvoir s’en retirer (ce qui définit la désobéissance civile : le lien social est à la fois préalable à mon intervention et enjeu de mon intervention).
Qu’est-ce qui permet de dire nous ? je (seul) puis dire ce que nous disons. L’usage commun du langage pose directement une question politique, qui est celle de la nécessité de la voix individuelle et du dissensus. C’est l’idée qu’il faut trouver sa voix en politique : cette thématisation de la voix, en tant que voix (du langage) ordinaire se trouve chez Emerson et dans l’idée de confiance en soi (Self-Reliance). Le texte d’Emerson intitulé précisément « Confiance en soi » (2) affirme que l’expression individuelle authentique est légitimée comme publique quand elle est authentique :
« Croire votre pensée, croire que ce qui est vrai pour vous dans l’intimité de votre coeur est vrai pour tous les hommes – c’est là le génie. Exprimez votre conviction latente, et elle sera le sentiment universel ; car ce qui est le plus intime finit toujours par devenir le plus public. »
Cela conduit Emerson à une autre apostrophe célèbre : « Quiconque veut être un homme doit être un non-conformiste », et à une critique du conformisme et du moralisme, conçus comme incapacité à prendre la parole, à vouloir dire soi-même ce qu’on dit, à être bien sujet de sa parole. La confiance n’est pas un fondement sur une individualité existante, elle la constitue : cette constitution de l’individu s’accomplit par la recherche par chacun de sa voix, du ton juste, de l’expression adéquate. Il s’agit à la fois de constitution individuelle – « suivre sa constitution » dit Emerson, articulant l’intime au politique – et commune : trouver une constitution politique qui permette à chacun de trouver expression, d’être exprimé par le commun et d’accepter de l’exprimer.
L’expression et le dissentiment
On aurait alors une formule de l’individualisme : dans l’idée de confiance en soi, et dans une dialectique du consentement et de la désobéissance, qui définit la démocratie. Là aussi, il faut discerner entre plusieurs pensées politiques américaines : contre le conformisme libéral, Emerson et Thoreau veulent poursuivre le rêve initial de l’Amérique et de la démocratie, permettre la continuation de la révolution, par le dissensus interne, et éviter ainsi le repli identitaire et communautaire sur une nation. D’où l’idée que la Déclaration d’Indépendance n’est rien si on la laisse dégénérer en conformisme, et si on ne poursuit pas son intention initiale, celle de la construction et de l’expression de l’individu démocratique.
La question politique est devenue celle de notre capacité d’expression individuelle, menacée par le conformisme et la fausseté de ton :
« La plupart des hommes se sont bandé les yeux avec telle ou telle sorte de mouchoir, et ils se sont liés à l’une de ces communautés d’opinion. Leur conformisme ne les rend pas faux sur quelques détails, ne fait pas d’eux les auteurs de quelques mensonges, mais les rend faux sur tous les détails. De sorte que chaque mot qu’ils disent nous chagrine… » (« Confiance en soi »)
Emerson exprime sa déception profonde devant l’inauthenticité de la parole politique devenue vide de sens, par absence de confiance. La parole politique n’est pas une véritable expression personnelle : c’est ce qu’enregistre le chagrin d’Emerson, qui demande : qu’est ce que la prise de parole politique ? Quelle responsabilité prend-on et a-t-on, en tant qu’intellectuel, dans la société logocratique et aujourd’hui médiatique? (3) C’est toute l’actualité de cette approche : dans l’alternative qui s’offre à nous, entre une expression conformiste sous un faux air singulier, et l’expression anticonformiste, dissonante.
L’individualisme est lié alors à une réflexion sur le conformisme en politique, qui soit articulée sur la capacité expressive du langage (développée par des penseurs comme Ludwig Wittgenstein, Stanley Cavell, Charles Taylor). Elle émerge dès qu’il s’agit de langage ordinaire, commun, celui de ces hommes ordinaires auxquels on fait toujours appel dans le discours politique. Quelle est la légitimité de celui qui prétend parler au nom des gens ordinaires ? Comment peut-on être assuré d’exprimer ou d’être exprimé ? Le problème du rapport entre langage et politique apparaît lorsque nous nous demandons qui est le nous auquel nous renvoyons. Comment moi, sais-je ce que nous disons dans telle ou telle circonstance ? La recherche de « l’accord dans le langage » (grand thème de Wittgenstein) est fondée sur autre chose que des significations ou la détermination de « sens communs » : sur le partage de formes de vie ordinaire, qui rendent possible l’expression individuelle. L’accord de langage n’a rien d’un accord intersubjectif, il n’est pas fondé sur une convention ou des accords effectifs, passés librement entre locuteurs rationnels. Notre « accord dans le langage » n’est fondé qu’en lui-même, en le nous.Pas seulement des règles, mais tout ce qui constitue le tissu des existences et activités humaines, notre nature humaine.
La désobéissance civile (4) est liée à la définition même d’une démocratie, d’un gouvernement du peuple c’est-à-dire par le peuple, comme le disait clairement la déclaration d’indépendance (à laquelle Emerson et Thoreau, comme beaucoup de mouvements d’émancipation aux Etats-Unis veulent être fidèles) : un gouvernement démocratique est le gouvernement qui est le nôtre, le mien – qui m’exprime et que je puis exprimer. La question de la démocratie est encore une fois celle de la voix. Je dois avoir une voix dans mon histoire, et me reconnaître dans ce qui est dit ou montré par ma société, et ainsi, en quelque sorte, lui donner ma voix, accepter qu’elle parle en mon nom. L’idée de désobéissance civile est d’abord un approfondissement de la démocratie, à l’époque ou elle essaie de se réinventer sur le sol américain, et dans le cadre d’une déception par une société devenue conformiste et marchande. Elle est caractéristique de ces moments où on désespère de la démocratie, où elle dégénère en conformité, en discours creux et en perte de véritable individualité. Cette voie du dissent est particulièrement importante dans la tradition culturelle américaine, et on l’a retrouvée récemment dans les mouvements minoritaires d’opposition à Bush.
Dans cette conception de la démocratie, l’assentiment/dissentiment sont deux versants d’une même capacité politique. C’est la compétence de chaque individu à juger si tel ou tel gouvernement est « propice à son bonheur » qui définit le « pouvoir transcendant » du peuple donc la démocratie radicale. Toute démocratie véritable serait individualiste, en donnant voix à la critique. C’est ici et maintenant, chaque jour, que se règle mon assentiment à ma société ; je le l’ai pas donné, en quelque sorte, une fois pour toutes.
Contre un individualisme sans individualité
L’individualisme devient alors principe démocratique, celui de la compétence politique et expressive de chacun. Il s’agit de savoir pour chacun ce qui lui convient, et à chaque fois de façon singulière. C’est pour cela que l’individualisme marchand qui est prôné par le gouvernement actuel, en France, n’est pas un vrai individualisme, renvoyant plutôt à un individu généralisé et abstrait, aux besoins stéréotypés (le fric, la voiture, les fringues Prada) : un individualisme sans individualité.
Il faudrait alors repenser dans le contexte français présent, où la capacité d’expression est entièrement confisquée sous couvert de revendication d’une expression véritable de tous, le concept de conversation démocratique : pour que le gouvernement soit légitime, tous doivent y avoir, ou y découvrir leurs voix. Faire en sorte que ma voix privée soit publique : c’est le problème de la démocratie, et la traduction politique de la « critique » wittgensteinienne du langage privé. Le privé, c’est le public, l’intérieur, c’est l’extérieur, si j’arrive à trouver ma voix en politique, à trouver l’expression juste. Cette position radicale et individualiste, même si elle met en cause le mythe communautariste, ne reconduit pas au sujet souverain, ni à une nouvelle version de l’autonomie, par la vulnérabilité même de l’individu démocratique, qui se constitue dans le processus même de la confiance en soi, dans l’expression singulière du commun. La critique du conformisme définit alors la condition de la morale démocratique ordinaire. Elle ne concerne pas seulement ceux qui ne parlent pas, qui, pour des raisons structurelles ne peuvent parler (qui ont été « exclus » de la conversation et au nom desquels on prétend parler) : mais ceux qui pourraient parler, et se heurtent à l’inadéquation de la parole telle qu’elle leur est donnée, les politiques eux-mêmes une fois qu’ils ont perdu leur capacité d’expression, leur individualité précisément.
L’idéal d’une conversation politique – de la démocratie – serait non pas celui de la discussion rationnelle, ou du consensus, mais celui d’une circulation de la parole ou personne ne serait mineur, sans voix. La revendication et le dissensus ne sont pas des excès de la démocratie, mais définissent la nature même d’une véritable conversation démocratique, de la démocratie radicale.
Cela peut paraître éloigné de nos préoccupations, dans la situation française, mais c’est une piste possible dans le conformisme discursif actuel et la domination écrasante d’un seul type de parole, voire d’une seule parole. L’enjeu des prochains mois sera bien celui du déficit démocratique, de l’étouffement de l’expression publique, de la mise en cause des libertés individuelles. Si nous n’avons à opposer à cela qu’un suivi frileux de la droite sur ses terrains économiques, sécuritaires ou libéraux…
Le vrai individualisme, ce n’est pas l’égoïsme, c’est l’attention à l’autre en tant que singulier, et à l’expression spécifique de chacun ; c’est l’observation des situations ordinaires où sont pris les autres. C’est pour cela que l’individualisme ainsi compris n’est pas l’isolement, mais l’interrelation entre individus, condition de la démocratie – contre la loi du plus puissant, du plus riche, etc. Cette position individualiste, même si elle met en cause le mythe communautariste, ne reconduit pas au sujet souverain, ni à une nouvelle version de l’autonomie, par la vulnérabilité même de l’individu démocratique fondé sur la seule confiance (5). Le reproche qu’on peut adresser au néolibéralisme viserait alors son incapacité à honorer la revendication individualiste : en étouffant l’expression et les désirs d’épanouissement des individus, en creusant les inégalités et en imposant un modèle unidimensionnel et pauvrement commercial de l’individu, enfin en cassant l’Etat social, seule garantie pour l’individu.
C’est pour ces raisons qu’un enjeu de l’individualisme est aussi l’attention aux vulnérables. Le thème « compassionnel » qui a émergé dans l’élection est important, et doit être poursuivi concrètement, car il n’a de sens que s’il devient attention concrète à chacun et revalorisation des activités invisibles : l’éthique du care (du soin aux autres) vise à valoriser le souci des autres, non contre le souci de soi, mais comme base d’un réel souci de soi – contre des approches surplombantes, et souvent hypocrites, de la catégorie des « vulnérables ». Reconnaître l’importance du soin aux autres suppose de reconnaître que la dépendance et la vulnérabilité sont des traits de la condition de tous. Prendre la mesure de l’importance du care et du souci de l’individu suppose de reconnaître que la vulnérabilité est partagée. A contre-courant de l’idéal d’autonomie, qui ne suffit pas, cela nous rappelle que nous avons besoin d’autres pour satisfaire nos besoins, et que chacun a besoin d’attention particulière. Aujourd’hui, dans la France de droite, c’est le démantèlement de l’Etat (éducation, université, hôpital et services publics en général) qui est la source première de vulnérabilisation des individus : la perte de la protection de la communauté, seul cadre possible pour l’épanouissement du plus grand nombre. C’est pour ces raisons qu’on ne peut plus, à gauche, opposer individualisme et solidarité, et que c’est en insistant sur la nécessité d’une société solidaire et attentive à chacun dans sa vulnérabilité et son expression spécifique qu’on protège l’individu. Le vrai individualisme est aussi l’attention aux autres singuliers.
Sandra Laugier – 2007
Texte initialement paru dans la Revue Socialiste (revue trimestrielle de débat et d’idées publiée par le Parti socialiste), n°29, octobre-novembre 2007, pp.69-77.
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Notes :
(1) Dans Philippe Corcuff, Jacques Ion, François de Singly, Politiques de l’individualisme, Paris, Textuel, 2005.
(2) Voir une traduction française dans Ralph Waldo Emerson, « Confiance et autonomie » (1e éd. : 1841), repris dans Essais, Paris, Michel Houdiard, 1997.
(3) Ce sont des questions que j’ai abordées dans Faut-il encore écouter les intellectuels ? Paris, Bayard, 2003, et dans Une autre pensée politique américaine, Paris, Michel Houdiard, 2004, ainsi que dans un certain nombre d’articles publiés dans la revue Multitudes.
(4) Voir Henry David Thoreau, La désobéissance civile (1e éd. : 1849), Paris, Mille et une nuits, 1996.
(5) Voir Patricia Paperman, Sandra. Laugier (éds.), Le souci des autres. Ethique et politique du care, Paris, éditions de l’EHESS, collection « Raisons pratiques », 2006.
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